2 mois ferme pour l'ado qui a brûlé Mambo

2 mois ferme pour l'ado qui a brûlé Mambo:
"Il dit qu'il avait bu et fumé, c'est un peu facile"

Sur Le Post, Danny, qui a adopté le petit chien torturé, en juin, dans les Pyrénées-Orientales, réagit à la condamnation du jeune auteur des faits.

Danny, la "maman" de Mambo, est encore très émue ce mardi midi.

Lundi, l'adolescent de 16 ans poursuivi pour avoir aspergé d'essence puis brûlé Mambo, en août, à Espira-de-l'Agly (Pyrénées-Orientales), a été condamné à un an de prison, dont deux mois ferme, par le tribunal pour enfants de Perpignan.

Une peine assortie d'une mise à l'épreuve avec obligation de soins durant 18 mois.

En septembre, sa petite amie de 22 ans avait déjà été condamnée à 6 mois de prison ferme pour actes de cruauté envers les animaux.

"A l'annonce du verdict de l'adolescent, hier, j'étais révoltée et déçue. Je me disais 'Quoi? Deux mois pour ça?" nous confie Danny Goize ce mardi.

"Mais après, quand l'avocat nous a expliqué qu'après ses deux mois, le jeune allait être placé dans un centre fermé et que ça pouvait aller jusqu'à 18 mois, ça m'a rassurée" nous livre aussi celle qui vit désormais avec Mambo son "bébé."

"On l'a enfin récupéré il y a un mois" nous dit celle qui fut la première à donner l'alerte pour sauver Mambo et qui, jusqu'à récemment, travaillait au service enquête de la SPA de Perpignan.

Comment Danny Goize a-t-elle vécu l'annonce de la condamnation de l'ado? Comment va Mambo? Quel regard porte-t-elle sur toute cette histoire?

Danny Goize et Mambo, hier, devant le tribunal pour enfants de Perpignan.

Sur Le Post, Danny Goize, depuis l'Espira-de-l'Agly, répond:

Comment allez-vous?
"Ça va. Je suis encore un peu bouleversée. Ça fait pas mal d'émotions tout ça."

Comment avez-vous réagi, lundi, à l'annonce de la peine de cet ado?
"Dans un premier temps, je n'y croyais pas, j'étais révoltée et déçue. Je trouvais que c'était bien peu. Ensuite, après avoir discuté avec l'avocat de la SPA, j'ai compris qu'une fois sa peine de deux mois terminée, ce jeune allait être placé dans un centre éducatif fermé, jusqu'à 18 mois. J'ai trouvé ça plus équilibré. Surtout par rapport à la peine de sa copine, qui a pris 6 mois ferme alors qu'elle n'était pas à l'initiative du geste. Il a bénéficié de l'excuse de minorité."

Savez-vous quel a été sa réaction?
"Il a reconnu tous les faits, tout en disant qu'il avait bu et fumé du cannabis. Selon moi, il s'est cherché une excuse. Comment peut-il se souvenir de tout et avoir bu et fumé comme il l'affirme? C'est un peu facile. Il n'a pas expliqué son geste et n'a présenté aucune excuse."

Vous en attendiez?
"Honnêtement, je n'en attendais plus. Ce serait trop facile. J'ai aussi l'impression que ce genre de personne, capable de faire ce qu'il a fait, ne s'excuse pas. On a d'alleurs aussi appris qu'il en avait fait d'autres."

C'est-à-dire?
"Cet adolescent est connu de la police, pour d'autres faits commis avant la torture de Mambo, et après. Je n'en sais pas plus."

Vous vous êtes déplacée avec Mambo, lundi, pour le verdict?
"Oui. C'était important qu'il soit là. Les gens qui l'ont vu ont d'ailleurs été très surpris, dans l'ensemble, de le trouver aussi marqué. Ils le trouvaient moins en forme qu'à la télé. Il a encore pas mal de séquelles. Les gens pensaient voir un petit chien guéri, qui n'a plus de problème. Il a quand même été très gravement brûlé. Malgré les soins, on ne peut l'effacer."

Comment va Mambo aujourd'hui?
"Il va bien. Il a toujours cette plaie à l'entre-jambe qui cicatrise progressivement. Ça prend du temps. Il bouge presque normalement, il mange bien, il boit bien et joue bien. Mais il a toujours sa colerette, pour éviter qu'il ne se lèche et empêche la cicatrisation. Et il a toujours besoin de soins réguliers."

Lesquels?
"Quatre fois par jour, je lui fais les mêmes soins: je le désinfecte et lui passe de la pommade désinfectante et cicatrisante sur la plaie. Heureusement qu'il n'a pas trop de séquelles psychologiques."

Comment le savez-vous?
"Malgré ce qu'il a vécu, il n'a pas peur des humains. Encore hier, au tribunal, il ne faisait pas le sauvage. Il aime les gens et n'hésite pas à aller vers eux. Il a bien compris que tous les humains n'étaient pas des salauds. On a aussi testé sa réaction au feu, en allumant un barbecue près de lui l'autre soir. Il n'a pas du tout été effrayé, il s'est même approché des flammes pour jouer avec sa peluche. Les vétérinaires trouvent ça miraculeux qu'il ait si peu de séquelles."

Jusqu'à quand Mambo va-t-il avoir besoin des soins physiques?
"Je vois la vétérinaire cet après-midi, elle m'en dira peut-être plus. Jusqu'ici, il était dit que Mambo gardait sa colerette et qu'on poursuivait les soins jusqu'à Noël ou le nouvel an. J'aimerai bien qu'on puisse lui enlever la colerette pour Noël."

Ça le gêne beaucoup?
"Oui, quand même, c'est normal. Il a envie de pouvoir bouger sa tête comme il veut. Et ça me gêne aussi, car, comme il dort à côté de moi dans le lit sur un plaid, il se colle à moi et me rentre sa colerette dans les côtes. Mais bon, je fais avec. Ce n'est pas drôle pour lui."

Quand avez-vous récupéré Mambo?
"Il y a un mois, on a enfin pu le ramener à la maison. C'était un tel bonheur! Nous sommes enfin tous réunis: mon mari, moi, mon autre chien Rocky, et Mambo. Je suis tellement heureuse."

Le verdict de lundi marque-t-il pour vous la fin d'une histoire?
"Non. Ce ne sera jamais fini, ni pour moi, ni pour Mambo. Il aura ses cicatrices à vie. Il aura froid l'hiver -je lui ai d'ailleurs acheté quelques manteaux-, et devra faire très attention au soleil l'été. Il n'aura jamais la vie qu'ont les autres chiens. Il va bien, mais fait l'objet d'une attention permanente. Personne ne pourra jamais effacer ce qu'il a vécu. Il devra vivre avec toute sa vie."

Vous ne travaillez plus à la SPA?
"Non. J'ai été virée. En partie car certains ont trouvé que j'avais trop médiatisé l'histoire de Mambo. Et en partie aussi pour des désaccords de personne, des questions politiques. Je me réserve le droit de porter plainte. Mais ce que je veux vraiment dire à tous c'est 'donnez l'alerte quand vous voyez un animal en danger'. Si mon petit-fils n'avait pas dit à sa mère qu'il avait aperçu un chien en feu le soir du drame, on ne l'aurait même pas cherché. Qui sait ce qu'il serait devenu?"

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   (Source: Le Post.fr)

   

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